Vous le savez : la pompe à chaleur est un système de chauffage très réputé, et son nombre d’installation ne cesse d’augmenter. Ce que vous ignoriez peut-être, en revanche, c’est que cet enthousiasme est particulièrement palpable en France, qui selon des statistiques comparatives établies en 2020 détrônait tous les autres pays de l’Europe politique ou géographique.
Mais attention : le titre de cet article n’est pas accompagné d’un point d’interrogation pour rien ! En effet, selon le référent, selon « l’angle d’observation », les cartes sont redistribuées. Voici quelques explications sur ce phénomène.
C’est aussi l’occasion de voir comment la situation géopolitique et l’accès aux ressources peut contribuer à l’essor – ou au contraire, à l’impopularité – d’un système de chauffage au sein d’une population.
Des statistiques à interpréter avec prudence
Si l’on se place sous l’angle des ventes en tant que telles, la France est effectivement lauréate dans le domaine des pompes à chaleur : en 2020, donc, ce ne sont pas moins de 394 000 dispositifs qui ont été installés, contre seulement… 4 445 en Slovaquie, la nation la moins bien classée parmi les états retenus.
En revanche, si l’on calcule en fonction de l’installation pour 1000 foyers, l’hexagone se retrouve dans une position moins intéressante : il n’est que septième, derrière de nombreux pays nordiques.
Plusieurs pistes sont à considérer pour expliquer cette différence.
Il y a la dimension politique. En France, si les demandes d’installation sont aussi importantes, c’est parce que la rénovation énergétique se fait pressante… et que dans cette optique, le gouvernement a mis en place tout une batterie d’aides financières.
On peut aussi y percevoir une raison culturelle. Le type de technologie sur lequel repose la PAC est moins installé dans les habitudes de consommation en France ; la Norvège et la Suède, elles sont des nations tournées vers le chauffage à l’électricité depuis longtemps.
La pompe à chaleur : vers une généralisation progressive ?
Toujours est-il que globalement, la pompe à chaleur gagne en popularité, même là où son essor s’avère plus timide. Lorsque les autorités anglaises, par exemple, décideront de débloquer des primes ou des prêts à taux zéro, l’on pourrait bien observer un pic d’intérêt – même s’il ne peut s’agir que de projections.
Une chose est sûre : le statistiques françaises, et celle des pays nordiques, donnent le ton d’une nouvelle approche, davantage tournée vers le chauffage électrique – mais sous sa forme « propre », donc. Le récent conflit entre l’Ukraine et la Russie est venue accélérer le processus (même si bien sûr, cela ne ressent pas sur les données de 2020…) et l’explosion des prix du gaz a de quoi accélérer la transition vers la PAC.
Si l’on se place dans la perspective des huit prochaines années, soit jusqu’à 2030, les accords signés dans le cadre de la transition énergétique ont de quoi favoriser également le passage à l’énergie renouvelable et la disparition progressive des parc de chauffage supposant une émission de gaz à effets de serre.
En somme, si la France ne remporte pas tous les oscars dans le domaine des pompes à chaleur… elle reste très bien positionnée sur le segment, et pourrait bien continuer sur cette lancée !