La pompe à chaleur fait l’objet de nombreux investissements dans le cadre de la transition écologique. Mais en combien d’années est-elle rentabilisée ? Autrement dit, à quel moment les économies d’énergie se mettent enfin à dominer le coût initial ?
Soyons clairs dès le départ : il n’y a pas de réponse mathématique et immuable à cette question. De nombreux critères sont à prendre en compte. Mais puisque ce type d’installation est au cœur d’études statistiques depuis son introduction dans les foyers et sur les sites professionnels français, il est possible de donner des estimations.
Voici donc quelques informations précieuses à ce sujet.
Le concept de « rentabilité » en quelques mots
La rentabilité est un concept relativement malléable. Dans un cadre plus informel, quelqu’un pourrait vous dire qu’il a « rentabilisé » sa planche de surf parce qu’elle lui a coûté plutôt cher mais qu’il est parti tous les week-ends affronter les vagues.
Dans les milieux économiques, on ne raisonne pas de cette manière. La rentabilité (ou son absence) renvoie au rapport entre les sommes investies pour acquérir un produit, avoir recours à un service, etc. et l’argent gagné ou économisé grâce au produit ou au service en question.
Mais alors, qu’en est-il pour la fameuse PAC ?
La rentabilité d’une PAC : en quoi cela consiste-t-il ?
Dans cet article, nous avions défini une fourchette de prix pour deux types de PAC. Selon nos estimations :
- La pompe à chaleur air-eau avec eau chaude sanitaire revient à [7500-9500 euros] sans compter l’installation, et à [9000-12 500 euros] en comptant l’installation.
- La PAC air-eau sans eau chaude sanitaire revient à [6500-7800 euro] sans compter l’installation, et à [8000 – 10 8000 euros] en comptant l’installation.
Cela représente un coût important. Mais un retour sur investissement est envisageable sur le moyen et long terme. En effet, la performance énergétique de ces installations modernes est bien plus élevée que celle des systèmes de chauffage traditionnel.
Vous allez donc faire des économies d’énergie. Cela suppose deux « bénéfices » :
- Vous faites preuve d’eco responsabilité, dans l’optique du développement durable et du recours aux énergies renouvelables. À ce niveau, les PAC rompent complètement avec les chaudières au fioul ou au mazout, par exemple.
- Par ricochet, votre facture d’électricité, ou facture de chauffage, est allégée.
En termes de rentabilité économique, c’est donc le deuxième point qui entre en ligne de compte. Mais évidemment, le calcul à faire pour déterminer à quel moment la PAC vous est profitable s’avère compliqué. Voici quelques pistes.
Définir quand une PAC devient rentable : une tâche complexe
Une chose est sûre : il est strictement impossible de déterminer un seul et même « délai » de rentabilité pour les PAC.
D’abord parce que, nous l’avons vu, les prix peuvent varier. L’installation coûte plus ou moins cher selon le type de pompe à chaleur choisi (la géothermique, supposant des travaux plus complexes, est en principe la plus onéreuse), la marque, les tarifs pratiqués par l’entreprise RGE mandatée, etc.
Ensuite parce que l’installation, justement, va influer le coefficient de performance (on vous explique ce concept ici) de vos unités. Si le travail est bien fait, que les dimensions sont raisonnables, que le lieu est bien choisi, un bon équilibre entre l’énergie nécessaire et l’énergie consommée devrait être atteint. Il est aussi important – mais cela concerne en réalité d’autres interventions – de maximiser l’isolation des lieux, pour éviter les déperditions de chaleur.
Et ce n’est pas tout. La région, ou plutôt les températures d’une région conduisent à mobiliser la PAC plus ou moins régulièrement, et de manière plus ou moins soutenue. Forcément, si la température moyenne est plus basse… votre machine devra davantage « travailler ».
C’est pourquoi il est impossible d’arrêter un seul chiffre. En revanche, nous vous conseillons :
- De faire appel à une entreprise RGE. À des installateurs dignes de confiance, qui sauront réaliser un travail professionnel et adapté à la situation.
- D’opter pour un système moderne (quitte à dépenser un peu plus), équipé d’un système d’automatisation et de contrôle à distance (souvent via une application) pour vraiment bien gérer le rapport besoin en chauffage/consommation d’énergie.
- De se montrer sensible et de sensibiliser les autres résidents ou employés à une utilisation raisonnable et précautionneuse de l’électricité, de l’eau chaude sanitaire, ou encore de l’air climatisé (en cas de système faisant appel à la chaleur réversible).
Pour faire simple : vous êtes aussi « responsable » du seuil de rentabilité de votre PAC. Mais ne peut-on pas donner, malgré tout, une approximation ? Un ordre de grandeur ? Certains statisticiens l’ont fait ; voici donc quelques pistes.
La rentabilité d’une pompe à chaleur : une estimation
Tout d’abord, il faut évoquer les aides financières ; ce que nous n’avons pas fait jusqu’ici.
À l’occasion de ce billet, nous vous expliquions quelles étaient les aides financières (les fameuses primes énergies ou aides à la transition énergétique),auxquelles vous pourriez être éligible durant l’année 2022. Celles-ci sont nombreuses, dans certaines conditions et jusqu’à un certain point cumulables.
Imaginons que vous parveniez à toucher le maximum de la prime EDF. La rentabilité seront donc atteinte plus rapidement : vous pourrez (mathématiquement au sens propre) profiter des économies d’énergies avant un propriétaire qui payerait tout « de sa poche ».
Ainsi :
- Sans aides financières et installation comprise, on parle généralement d’un délai de 10 à 15 ans. Dans le cadre d’installations vraiment onéreuses (par exemple, pour une PAC sol-air), cela peut grimper jusqu’à 20 ans.
- Avec aides financières et installation comprise, c’est plus confortable : il faut attendre entre 5 et 10 ans.
Le calcul prend évidemment en compte les coûts d’entretien, puisqu’il est important de faire réviser son installation par des intervenants agréés.
La rentabilité d’une PAC : ce qu’il faut retenir
Vous attendiez peut-être une indication absolue ; il faut malheureusement se contenter du relatif. De trop nombreux facteurs entrent en jeu : le prix moyen de l’énergie, la performance de votre PAC, la zone où elle se trouve, le montant d’aides financières obtenu…
Dans tous les cas, il est rare d’observer une rentabilité au-dessous de cinq ans d’utilisation, et il s’avère (heureusement) tout aussi rare que le délai dépasse vingt ans. Tout ce qui se joue entre ces deux balises est lié aux critères que nous avons établis.
Nous vous souhaitons bien sûr d’amortir votre investissement et d’en faire une source d’économies intéressantes le plus vite possible !